La sexualité est une dimension importante du couple. C’est un merveilleux moyen de communication, de dons réciproques. Mal comprise, ou mal vécue, elle peut cependant est facteur de division, c’est pourquoi il est essentiel d’y réfléchir !

Il est important d’en parler tout simplement quand on est fiancés. Il faut du temps pour se découvrir. Notre corps est beau, notre sexualité est belle et bonne, source de grandes joies mais pas toujours facile à comprendre.
Hommes et femmes, nous sommes différents dans beaucoup de domaines. C’est le cas pour la façon dont nous percevons nos gestes de tendresse.

Les gestes de tendresse vont évoluer au cours des fiançailles vers une intimité de plus en plus grande, jusqu’à l’union totale des corps dans la relation sexuelle. La relation sexuelle est importante et bonne dans la vie d’un couple, elle exprime de façon privilégiée le don de toute ma personne à l’autre. C’est une des plus belles façons de nous manifester notre amour, notre désir de communion.

Tous, nous recherchons le bonheur, nous voulons être heureux, et nous voulons que notre fiancé/e le soit aussi. Il est donc normal de chercher quels sont les meilleurs moyens pour fonder et consolider notre couple. Beaucoup de gens aujourd’hui vivent déjà ensemble avant leur mariage et pensent que c’est d’ailleurs une bonne façon de vérifier si l’on est fait l’un pour l’autre.
Certains pensent qu’il s’agit d’une morale d’avant-guerre d’attendre le mariage pour vivre l’acte sexuel, ou d’interdits arbitraires ou encore d’une méfiance à l’égard de la sexualité . Ils désirent s’aimer réellement et pensent que le don des corps est une des plus belles preuves d’amour. Effectivement, une telle motivation est déjà très belle.

Alors, pourquoi l’Eglise nous propose-t-elle de vivre le temps qui nous prépare au mariage sans avoir d’union physique ? Si on respecte ce que demande l’Eglise seulement pour être en règle, pour avoir une bonne conscience ou pour sauver les apparences, cela n’a aucun sens !

Nous savons bien que beaucoup de fiancés vivent déjà ensemble. Ce qu’ils vivent est sûrement profond, sincère et source d’épanouissement. Cependant, nous voudrions montrer l’intérêt et la richesse de vivre ce temps de fiançailles sans avoir d’unions physiques.

Alors pourquoi l’absence d’unions physiques ?

Il y a 4 raisons principales :

1) la vérité


Les relations sexuelles manifestent le don total de ma personne à l’autre. Quand on se donne à l’autre, on donne aussi son cœur, sa confiance, tout son être. Les jeunes filles le ressentent souvent plus intuitivement que les garçons. Mais lors des fiançailles, est-ce que je me suis déjà donné totalement à l’autre ? Avant le mariage, je n’ai pas encore dit le oui définitif. Je suis encore dans une période de réflexion, j’ai la possibilité d’arrêter notre cheminement à deux ; c’est tout à fait légitime. Il y a une question de vérité : l’acte sexuel ne correspond pas encore à notre situation : on vit comme si l’on était marié de façon définitive, tout en étant encore dans l’élaboration de notre projet de mariage.

2) la liberté

Si je veux que ton " oui " soit sans ombre, il faut que je t’aie laissé(e) la liberté de me dire " non ". Il faut donc écarter toutes les pressions qui pourraient forcer ton choix. Il y a une pression très forte, celle qui consiste à créer des liens si profonds et si intimes qu’une rupture - si elle était nécessaire - serait extrêmement douloureuse. C’est donc vraiment respecter l’autre que de ne pas créer avec lui ces liens. Non qu’ils soient mauvais ou suspects, mais parce qu’ils sont tellement profonds et beaux.

Les relations sexuelles créent des liens extraordinaires et heureusement ! Mais, du coup, ma liberté est sérieusement engagée ! Je sens bien qu’il me serait difficile de faire marche arrière. On est déjà si engagé l’un envers l’autre. Il se pourrait que je me sente " embarqué(e) " ; le " oui " définitif de notre mariage n’a pas encore été proclamé devant tous, mais il s’est inscrit dans les faits, sans que je l’aie vraiment décidé librement.

En plus, si survient une grossesse (et oui, ça arrive !!!), c’est l’enfant qui risque de " forcer " ma décision d’engagement.

3) les raisons psychologiques

Les relations sexuelles prennent une grande place. Elles peuvent ainsi court-circuiter les autres modes de communication si nécessaires pendant ce temps de construction et de découvertes.
Prenons l’image d’un orchestre qui veut jouer une splendide symphonie. Les petits instruments sont l’écoute, l’attention à l’autre, la tendresse, etc.. Les grosses basses sont les relations sexuelles qui sont si enthousiasmantes. Ce sont d’abord les petits instruments qu’on accorde, puis les autres de plus en plus grands. Les grosses basses ne vont entrer en scène qu’en dernier lieu. Autrement, elles étoufferaient tous les autres instruments cherchant à trouver l’harmonie entre eux.

4)Une vie sexuelle " réussie " n’est pas la cause de l’amour, mais bien la conséquence.

Cette précision nous paraît essentielle. La sexualité n’est pas une technique pour vérifier si l’on est fait l’un pour l’autre.
Avoir des relations sexuelles pour voir si nous nous entendons bien dans ce domaine ne nous sera d’aucun secours. Si on pense que l’essai sexuel est primordial pour pouvoir se décider au mariage, alors pourquoi ne pas tout essayer : les réactions de l’autre devant la maladie, les insomnies des enfants, les déménagements, la vieillesse, etc.. On ne se marierait qu’à la veille de sa mort !

Comme pour énormément de domaines : " Ayons confiance en l’autre ! " ; aussi au niveau sexuel. En clair, il faut compter environ 95% d’amour et 5% de technique. C’est parce qu’on s’aime et qu’on se respecte que notre union des corps sera belle.

La décision de ne pas avoir d’unions sexuelles avant notre mariage est peut-être difficile à prendre, peut-être même très difficile mais c’est possible de le faire. Il est possible de prendre cette décision à tout moment, elle ne suppose pas la virginité.

Si nous prenons cette décision, nous prendrons en même temps des moyens pour la vivre. Nous éviterons les situations difficiles voire impossibles à gérer ( exemple : passer une semaine à deux, dans une cabane au bout du monde !). Soyons attentifs à la façon dont nous regardons l’autre, à notre attitude, notre habillement.. Il est important de s’aider mutuellement à respecter cet engagement. Cela ne veut pas dire qu’on va dorénavant se regarder en chien de faïence en se donnant seulement la main de loin ! Notre intimité physique évolue tout au long de nos fiançailles.
Heureusement ! A chaque couple de trouver jusqu’où il peut aller sans compromettre sa décision de vivre chastement .

Il se peut que nous allions un peu plus loin que prévu. Parlons-en simplement !

Les Fruits

Tout cela n’est donc pas gagné d’avance. Mais les couples qui font cette expérience en retirent beaucoup de fruits.

1) Le respect de l’autre : garder une certaine distance permet de respecter la liberté d’engagement de l’autre. J’aime tellement ma/mon fiancé que je ne voudrais jamais qu’il/elle se sente obligé(e) de continuer avec moi, qu’il/elle sente qu’il est de toute façon trop tard pour se reprendre avec tout ce que l’on a déjà partagé comme intimité.

2) L’attente favorise la communication en profondeur : c’est l’occasion d’approfondir tous les autres moyens de communication. Il faut énormément de temps pour s’apprivoiser et c’est un temps dont nous ne pouvons pas faire l’économie. Se parler et s’entendre ne coule pas de source. Lors d’un conflit, d’un désaccord majeur, certains croient que la meilleure façon de régler le problème est de le régler au lit. On peut en avoir l’impression, mais c’est souvent une fuite. Ce sera par le dialogue qu’on pourra le mieux résoudre les conflits.

3) L’apprentissage de la chasteté. Etre chaste, c’est considérer tout individu, que ce soit mon conjoint ou un inconnu, comme une personne. Le respecter et l’apprécier pour ce qu’il est. Ne jamais limiter quelqu’un à son physique. Ne pas se l’approprier, ne pas en faire un objet de désir. Rechercher la chasteté (ça vaut pour tous les états de vie), c’est rechercher la pureté. La pureté du cœur et du corps. La chasteté est toujours à rechercher. Même quand on est marié, on ne fait pas n’importe quoi avec le corps de son mari ou de sa femme, qui n’est pas un " objet " que je manipule à mon gré. L’autre est une personne à aimer, pas un moyen de satisfaire mes pulsions.

4) Découverte ou redécouverte de la tendresse. La tendresse est une dimension fondamentale de la vie de couple. Elle exprime notre attention à l’autre et la gratuité de notre amour, sans arrière-pensée. Là aussi, il y a des différences hommes / femmes. L’homme pensera peut-être spontanément à des câlins, des caresses, des gestes physiques de tendresse. Pour la femme, il existe beaucoup d’autres facettes à la tendresse : recevoir un bouquet de fleurs, voir que son fiancé a fait un effort pour arriver à l’heure, qu’il est capable de geste qui ne sont pas" demandeurs " de relation physique, bref toutes sortes de petites attentions !

En conclusion, l’Eglise nous propose ce chemin pendant nos fiançailles, pas parce qu’elle n’aime pas la sexualité, mais parce qu’elle veut notre bonheur ! C’est un chemin exigeant mais qui vaut la peine d’être vécu !

 

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