Beaucoup de femmes remarquent que leur désir sexuel est naturellement lié à leur période d’ovulation. Est-ce à dire qu’en dehors de ces périodes - et après l’arrêt définitif des cycles menstruels, à la ménopause – la femme n’a pas accès au désir ?

C’est pour cela que l’abstinence périodique comme moyen de régulation des naissances (méthode sympto-thermique, méthode Billings, ordinateurs Persona…) est souvent discriminée : « Quand je peux, je n’ai pas envie et quand j’ai envie, je ne peux pas ». Comment sortir de cette impasse ?

 

L’hormone qui régit le désir sexuel – masculin et féminin – est la testostérone. Chez l’homme, elle est principalement et généreusement produite par les testicules – d’où son désir sexuel naturellement impérieux – alors que chez la femme, cette hormone est synthétisée dans les ovaires à partir de la progestérone mais aussi par les glandes surrénales, et produite en faible quantité.

Voilà pourquoi le désir sexuel féminin se trouve naturellement augmenté au moment de l’ovulation. La nature, n’ayant pas d’état d’âme, fait en sorte que chaque mois un bébé puisse s’inviter ! D’où la difficulté de gestion de ce désir lié à la procréation.

Il va donc s’agir de se servir avec intelligence de l’élan naturel de cette période particulière pour le maintenir jusqu’à la période postovulatoire. Car il est essentiel que la femme se montre désirante afin que ce désir se tende et qu’il perdure. Certaines, par crainte de susciter les ardeurs – toujours en veille ! – de leur conjoint, vont tout faire pour cacher ce désir puisqu’il risque d’entrainer la conception d’un enfant, pas toujours désiré à ce moment-là.

 

Pour une sexualité pleinement épanouie

Bien sûr, un apprentissage sera nécessaire de la part de chacun des conjoints : une prise de conscience partagée en couple des manifestations émotionnelles permettra de ne pas s’y laisser engloutir et de choisir, dans une attente désirante, de différer si nécessaire les ébats touchants au don de la vie. C’est ce que Jean-Paul II appelle la dimension unitive de la sexualité, qui fait pendant à la dimension procréative, pour une sexualité pleinement vécue et épanouie.

Ce désir sexuel féminin lié à l’ovulation devra toutefois être restitué dans le paysage plus vaste du désir sexuel du couple et de chacun de ses membres. En effet, il est soumis à un certain nombre d’aléas, de contraintes de vie quotidienne, professionnelle, familiale, conjugale… La situation de la femme ménopausée (naturellement ou artificiellement) est aussi à prendre en compte. C'est l'objet de la chronique : Désir, quand tu nous oublies…

 

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