Les personnes divorcées remariées se sentent souvent rejetées par l’Eglise. Comment leur manifester l’amour de Dieu pour chacune d’elles au sein de nos communautés paroissiales et qu’un chemin est possible dans la foi et l’espérance ?
Beaucoup de personnes divorcées remariées sont en difficultés par rapport à l’Eglise. D’un côté elles ont le sentiment d’être rejetées, condamnées à cause de leur situation. De l’autre côté, elles attendent beaucoup de l’Eglise. Le divorce a souvent été très douloureux. Il a cassé un projet de vie, blessé les conjoints et leurs enfants, obligé à des ruptures et des réorganisations de vie compliquées. Dans la bataille juridique au tribunal, on a pris des coups. On en a parfois donné. Puis on a voulu reconstruire sa vie, en fondant un nouveau couple. Mais ce n’est pas toujours très simple. Il y a parfois de fortes rivalités entre les conjoints successifs. Les relations entre enfants et beaux-parents peuvent s’avérer conflictuelles.
Avec le temps, des questions apparaissent. Pourquoi en est-on arrivé là ? Comment vivre en paix à présent ? Et les questions spirituelles émergent elles aussi. On attend du Christ la consolation. Quand on sait avoir fait des choix contraires à la promesse de fidélité conjugale devant Dieu, on attend son pardon. On a aussi besoin d’être accueilli par l’Eglise, par des personnes qui ne jugent pas. D’où des déceptions et des colères chez bien des personnes divorcées remariées quand, dans leur grande sensibilité, elles ne se sentent pas accueillies.
Comment nos communautés paroissiales peuvent-elles être signe de la bonté de Dieu et de la miséricorde du Christ pour les pécheurs ? Elles doivent accueillir à bras ouverts les personnes divorcées remariées. Baptisées, elles sont et restent membres à part entière de l’Eglise. Elles ne peuvent pas recevoir la communion eucharistique, parce que leur situation est contraire à la fidélité au mariage et l’Eucharistie, mais elles ne sont en aucun cas « excommuniées ». Manifestons aux divorcés-remariés qu’ils sont nos frères et sœurs !
Le chemin dans la foi n’est pas facile. Il leur faudra du temps pour voir clair et comprendre comment avancer en vérité, à la suite du Christ. Pour cela, ils ont besoin de prier avec d’autres et de s’ouvrir à la Parole de Dieu dans la confiance. Le Christ a un réel amour pour chacun. Bon pasteur, il conduit chacun. Il y a donc un chemin possible pour chacun d’eux ! Nos frères et sœurs doivent trouver en nous cette espérance, dans la foi.
Pour avancer à la suite de Jésus et trouver leur place dans l’Eglise, nos frères et sœurs divorcés remariés ont aussi besoin de servir avec d’autres, pour apporter leur pierre à l’édifice. C’est leur dignité. Certaines responsabilités ne leur sont pas accessibles. Par contre, à cause de leur parcours et des souffrances traversées, les activités de compassion leur sont particulièrement indiquées.
Des pistes pour avancer…
- Prière : nos paroisses doivent offrir d’autres temps de prière que la messe dominicale qui puissent accueillir toutes les personnes : chapelet, vêpres, groupes de prière, etc. L’adoration eucharistique est particulièrement adaptée pour les personnes divorcées remariées.
- Participation à la messe : faire découvrir toutes les façons de participer à la messe, sans se limiter à la communion eucharistique (louange, demande de pardon, prière pour le monde, offrande de soi…) ; proposer la bénédiction à ceux qui ne peuvent recevoir la communion.
- Recevoir le pardon de Dieu : le sacrement du pardon ne peut pas être donné aux personnes divorcées remariées, mais elles peuvent toujours venir rencontrer un prêtre, lui confesser leurs péchés et prier avec lui.
- Service : il est bon d’inviter les personnes à servir des malades, des personnes âgées, des personnes en souffrance.
- Lieux de cheminement spécifique : les inviter à participer à des rencontres pour personnes divorcées remariées dans leur diocèse, à Paray-le-Monial ou dans des lieux de retraites. Là, elles pourront laisser Dieu éclairer leur histoire, les consoler et leur montrer son appel.
- Recours en nullité de mariage : si les personnes ont un doute sur la validité du premier mariage (à l’Eglise), les orienter vers l’officialité régionale en s’adressant à l’évêché du diocèse.