À la question : « Quel serait pour vous le coup le plus terrible de la part de votre femme ? », un mari répondait : « Qu’elle me méprise ». Le mépris peut toucher bien des domaines de notre vie. Qu’en est-il quand il se glisse dans la vie intime du couple ?

La relation sexuelle n’est pas exempte des jeux  de concurrence ou de pouvoir sur l’autre. Si la tyrannie du désir peut prendre des moyens de pression presque invisibles, la tyrannie du mépris est un joug tout aussi subtil. Le chantage à double sens, sans être jamais exprimé ni avoué, peut être pour autant très réel. Dans un sens : « Si tu ne me donnes pas suffisamment satisfaction, ne t’étonne pas que j’ai la tentation de regarder ailleurs ». Dans l’autre sens : « Ne penses-tu donc qu’à ça ? » La guerre du sensuel et du spirituel ne peut pas avoir d’heureuse issue.

Sans contrôle ni protection

Que peut mépriser une femme dans la sexualité masculine ? L’homme ne maîtrise pas toutes ses réactions sexuelles. L’érection ne dépend pas de sa volonté. L’éjaculation n’est pas complètement sous son contrôle, même si l’expérience peut progressivement lui permettre une maîtrise. Dans la relation sexuelle, un homme ne peut cacher cela à sa femme. Il est sans protection. Alors qu’à l’inverse, la femme peut taire ses sensations et ses réactions sexuelles.

Vengeance inconsciente

Blesser l’homme en méprisant (même sans l’exprimer) cet aspect de sa sexualité peut être une vengeance inconsciente de la femme qui ne serait pas heureuse dans sa propre sexualité. La difficulté de ne jamais parvenir à l’orgasme, par exemple, peut engendrer un ressentiment ou une humiliation qui se transforme en mépris. Le mépris peut aussi se nourrir de l’idée que l’autre (mari ou femme) a un besoin trop important de relations sexuelles, et qu’il devrait se limiter davantage.

La véhémence du désir n’est qu’exceptionnellement maladive, mais cela existe (chez l’homme comme chez la femme) : cette souffrance est d’un tout autre ordre et nécessite une aide psychologique.

Fausse idée de la vie spirituelle

Le mépris vient parfois d’une fausse idée de la vie spirituelle. Un membre du couple peut penser que le progrès dans la chasteté consiste à se détacher progressivement de la vie charnelle et à la dépasser, culpabilisant le conjoint qui ne souhaite pas y renoncer. Un prêtre orthodoxe (1) rappelle à ce sujet que « le démon est continent et ne connaît pas la chair et qu’une fausse chasteté et un jugement sur la "médiocrité spirituelle" de l’autre sont souvent l’alibi à un amour qui s’éteint. »

 

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