« S’aimer, c’est savoir attendre »

Le Père Louis répond à des fiancés. À la question « C’est trop dur d’attendre », voici sa réaction. 

« Je comprends... Mais avez-vous suffisamment pris conscience que le mariage aussi est quelque chose de difficile ? [...] Quelle volonté ne faut-il pas en effet pour tenir bon toute une vie malgré les incompréhensions, [...] les divergences, les profondes fatigues et les lassitudes, les tentations d’aller voir ailleurs, et autres épreuves de toutes sortes (pas d’enfant, trop d’enfants, enfants malades), [...] une dépression, les diffi­cultés d’emploi, de logement [...] ? Bref, si cela vous paraît absolument intenable d’envisager quelques mois sans coucher ensemble jusqu’à votre mariage, je crains fort que vous ne traversiez pas les tempêtes de la vie. [...]

Mais, me direz-vous, nous nous aimons tellement que nous ne pouvons pas attendre. Je dirais plutôt l’inverse : vous ne vous aimez pas assez pour savoir attendre. Car aimer, ce n’est pas se jeter immédiatement l’un sur l’autre pour calmer sa faim. [...] Le temps des fiançailles est précisément un temps où l’on essaie de faire mûrir l’amour pour le libérer de cet instinct de possession qui rend avide de mettre la main sur l’autre et de le serrer contre soi [...] : le mari ne cherchera pas tant à "prendre" sa femme, mais bien plutôt à la recevoir. Ce calme et cette douceur de l’homme, chèrement acquise par la continence durant les fiançailles, aideront beaucoup son épouse à s’ouvrir avec confiance. »