La masturbation rend sourds… ses promoteurs
Autrefois, on cherchait à effrayer plutôt qu’à expliquer. Par réaction, ceux qui promeuvent aujourd’hui la masturbation cherchent à culpabiliser et ringardiser ceux qui veulent maîtriser leur corps. Coup d’œil sur un terrain miné.
Impossible de ne pas tomber un jour ou l’autre sur un article visant à évacuer les vieilles peurs sur la masturbation. On vous y expliquera que le plaisir solitaire est la meilleure voie de connaissance de son corps et la meilleure préparation pour des relations sexuelles satisfaisantes et réussies. Elle permettrait même la maturation sexuelle de l’adolescent.
Sous un discours soi-disant professionnel, des arguments moins scientifiques sont utilisés et une nouvelle « morale » est esquissée. Ceux pour qui la masturbation est un repli sur soi qui ne rend pas heureux seraient des névrosés qui ont peur du corps, des rétrogrades qui croient encore que la masturbation est mauvaise pour la santé, des puritains qui voient le mal là où s’épanouit au contraire un plaisir innocent et bienfaisant. Le plaisir n’est-il pas le même, qu’on l’obtienne par soi-même ou par un autre ? La vie n’est-elle pas suffisamment stressante pour qu’on ne puisse pas se détendre grâce à ce plaisir simple ? Quel mal à profiter de ce que la nature, si ce n’est Dieu, nous offre si généreusement ? Quelle est cette morale triste, qui fuit la joie ? Voilà le seul plaisir sexuel sans risques, et l’Église l’interdit. On dirait qu’elle le fait exprès. N’aurait-elle pas une tendance masochiste ?
Un moyen de communion
Tous ces arguments ont-ils réussi à vous rendre coupables et honteux de vos principes et croyances obscures ? Car ceux-là même qui reprochent à la morale chrétienne (en fait morale naturelle) d’être culpabilisatrice retournent le procédé et insinuent efficacement les sentiments de culpabilité et de peur inverses. Êtes-vous vraiment une personne équilibrée, vous qui contrôlez si durement votre corps ? Êtes-vous normal ? Êtes-vous capable de vivre une sexualité épanouie ?
Vous qui pensez que la sexualité n’est pas une fonction organique comme une autre, vous êtes forcément catholique, car il n’y a plus que l’Église pour encourager une morale sexuelle qui ne soit pas que sanitaire. Vous êtes assez sensés pour penser que, oui, la masturbation rend sourd. Ses promoteurs n’entendent pas la vérité simple que le sexe n’est pas un moyen d’isolement, mais de communion dans l’amour. Et vous êtes clairvoyants pour reconnaître avec humilité que, là où votre corps a eu raison de vous, la miséricorde de Dieu vous sauve de toute culpabilité et de toute peur.