Par deux moyens ; d'une part, la relation d'alliance, le don mutuel. Au centre de notre foi, il y a l'idée qu'en entrant dans la relation d'amour, on entre dans la vraie Vie. D'autre part, la jouissance corporelle elle-même peut être perçue, par exemple, par un philosophe comme Jean Guitton, comme une amorce de la glorification à venir des corps. La jouissance, c'est aussi le corps glorifié, le corps qui déborde de vie. On peut le voir comme un don de Dieu. Il n'y a qu'à lire Jean-Paul II.

En même temps, la réalité de la sexualité est parfois pauvre...

On peut dire tout cela sans pour autant basculer dans l'idéalisation de la sexualité. Certains discours catholiques aujourd'hui en font un peu trop. Ce que nous vivons sexuellement est toujours imparfait. Il est aussi l'expression de nos égoïsmes, de notre consommation du corps de l'autre... Il y a un équilibre délicat à tenir : grandeur et limites. Comme disait Pascal : "grandeur et misère". La chair reste le lieu d'un combat.