Catastrophe ? Déception ? Dérangement ? Angoisse ? Joie ? Sentiment d’incapacité ? Parfois tous ces sentiments se mêlent, de façon à rendre compliqué l’accueil de cette nouvelle. On pense d’abord “grossesse” avant de penser “bébé, enfant, personne”. Que faire de cette grossesse ? Comment a-t-elle pu survenir, alors qu’on « avait pris tous les moyens » ? Pourquoi arrive-t-elle maintenant ? Quel sens donner à cet imprévu qui bouscule le couple ? Et Dieu dans tout cela : est-il le grand absent ? Nous aurait-il abandonnés, joué un tour ?


Cet enfant, “non désiré” ou si attendu qu’on ne l’attendait plus, est-il fruit du hasard ou de la Providence ? Autrefois accueilli par ses parents parce qu’ils s’étaient mariés « pour avoir des enfants », aujourd’hui, cet enfant est plus souvent considéré comme un « gêneur qui empêcherait ses parents d’être libres », parents d’ailleurs souvent jugés légers et irresponsables. « Quand même, ils auraient pu faire attention ! »

Depuis que les couples peuvent se donner les moyens d’avoir « les enfants qu’ils veulent », il est prouvé qu’ils en ont en fait moins qu’ils ne le désirent.

Vouloir « faire un enfant quand on veut, comme on veut » engendre souvent des conflits de désirs entre une famille (nombreuse ?) et une vie professionnelle réussie qui permette l’épanouissement de chaque époux et de leur progéniture.

L’apparente illusion que nous pourrions être totalement « maîtres et responsables de la vie » nous fait parfois oublier de lui faire confiance, en gardant la capacité d’accueillir l’imprévu comme signe de la présence de Dieu dans nos vies et comme promesse de bonheur. La fécondité n’est-elle pas fruit de l’amour ? L’enfant, témoin de la relation d’amour entre ses parents ?

Nous croyons “donner la vie” alors que nous ne faisons que transmettre celle que nous avons nous-mêmes reçue, comme le reconnaît avec humilité dans l’Écriture la mère des sept frères martyrs (2 Mac 7, 20).

Aujourd’hui encore, la maîtrise de la vie n’est pas telle que l’on puisse obtenir l’enfant de son désir quand on le désire et nous constatons souvent, hélas, à quel excès peut conduire cette foi aveugle dans la technique.

Ceux qui sont déjà parents savent bien que désirer un enfant, l’attendre parfois longtemps, ne dispense pas de l’accueillir tel qu’il est, et, de « l’adopter jour après jour ». Il n’est pas l’enfant de nos projections imaginaires, le pansement de nos manques affectifs. Lui transmettre la vie, c’est aussi accepter de s’en séparer et de laisser mourir notre désir. Il faut bien admettre qu’il nous quitte, en quittant notre désir sur lui. « Si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il ne peut porter beaucoup de fruit. » Être généreux dans notre fécondité charnelle, rester ouverts de façon responsable et respectueuse de notre fertilité naturelle, exige parfois de renoncer à notre toute-puissance : pour un plus grand bonheur.

 

Les personnes s'interrogeant sur l'avortement peuvent aller consulter le site de centre de documentation médical sur l'avortement à l'adresse : http://ivg.net/

 

Article écrit par Bénédicte Lucereau, du cabinet Mots Croisés (06 11 61 51 14), co-auteur de « Ces Amours qui n'avancent pas » avec Elisabeth Content et Valérie Matthieu, aux éditions de l’Emmanuel ; et paru dans le magazine Il est vivant ! n°258 de mars 2009, rubrique Atout famille, disponible aussi sur le site internet www.ilestvivant.com

 

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