Nous avons vu dans une précédente chronique Vouloir et ne pas pouvoir que le désir sexuel féminin était lié de façon naturelle à l’ovulation, et qu’une femme pouvait par apprentissage, et en connivence avec son mari, le maintenir pendant les jours inféconds et développer ainsi la dimension unitive de leur sexualité conjugale.
Mais le désir sexuel ne dépend pas uniquement des hormones.
Il est aussi sous l’influence d’évènements contingents tels que la fatigue, le stress, les soucis de santé, de travail, d’éducation… Et aussi d’éventuels traumatismes sexuels antérieurs, et bien sûr de la qualité de relation entre les époux.
Pourquoi ne suis-je pas « disponible » ?
Il serait utile de faire le point, avec soi-même et avec son conjoint, sur sa propre disponibilité à la vie amoureuse : « Pourquoi n’ai-je pas de désir ? Ai-je vraiment envie d’en avoir ? Je ne me sens pas respectée pendant nos rapports conjugaux ? Je n’y trouve pas ou plus de plaisir ? Je ne me sens pas acceptée telle que je suis ? Sur d’autres plans, je ne me sens pas acceptée telle que je suis ? Sur d’autres pans, je ne me sens pas en harmonie avec mon mari ? J’ai de mauvais souvenirs liés à ma sexualité ? J’ai des soucis qui m’accablent ?, etc. ».
Pour libérer le désir muselé, il va donc être nécessaire : d’une part, de porter remède aux soucis extérieurs au couple lui-même, en sachant toutefois qu’il sera sage, pour conjurer le quotidien, de se ménager des espaces « hors temps », ainsi que des temps de fête, si les soucis perdurent ; et d’autre part, de visiter avec courage et simplicité les différentes interactions liées à la sexualité.
Humilité, confiance et… humour !
Nous avons besoin, hommes et femmes, de nous sentir aimés tels que nous sommes. Si notre conjoint nous accable de reproches, s’il est distant, peu tendre, ou au contraire trop pressant, si nous le sentons d’abord trop préoccupé de lui-même… alors notre désir risque de rester tapi en attendant des jours meilleurs.
Il n’est pas facile d’aborder ces sujets très intimes, parce qu’ils touchent notre amour-propre. Les hommes pensent qu’ils devraient savoir, et les femmes, que les hommes devraient savoir. Or la connaissance des processus érogènes n’est pas donnée dans la corbeille de mariage. Elle demande aussi un apprentissage, une bonne dose d’humilité et de confiances mutuelles… et une juste touche d’humour pour alléger tout cela !
Ne tardons pas trop à réveiller cette eau qui dort, car nous nous privons d’une belle source de joie et de communion conjugales.