La chasteté est un sujet qui semble assez peu attrayant à première vue. C’est un mot qui " sonne " rétro, vieillot. Ca ne paraît vraiment pas très moderne et même, pour certains, carrément ennuyeux : " que va-t-on encore nous dire à propos de NOTRE sexualité ? ? ".

En plus, on confond parfois chasteté et continence sexuelle. Si donc on n’a pas trop de peine à imaginer la chasteté pour les célibataires, on se demande ce que ça vient faire chez les gens mariés ! ! Effectivement, la chasteté et la continence concernent la sexualité, mais différemment : la continence désigne une pratique, la chasteté une spiritualité :

La continence consiste à ne pas avoir de pratique sexuelle, tandis que la chasteté n’exclut pas la pratique sexuelle mais la guide pour la vivre de façon droite et juste. Plus qu’une loi rigoriste et implacable, la chasteté est avant tout une façon de vivre, de concevoir nos relations à l’autre et aux autres, une invitation à oublier les tabous pour redécouvrir le sens profond d’une sexualité d’abord ordonnée au don de soi. C’est une attitude du cœur , une façon d’être juste par rapport à soi-même et aux autres .

Donc, rassurez-vous. La chasteté, ce n’est pas bien compliqué ! Ca veut dire :
vivre sa sexualité sous le regard de Dieu. Et Dieu aime la sexualité puisque c’est son œuvre : quand Il fit l’homme et la femme, Il vit que cela était bon. Il faut rappeler que ni la Révélation, ni l’Eglise, ni la tradition chrétienne ne portent sur la sexualité le soupçon qui en ferait une chose mauvaise. Des courants de pensée, à l’intérieur du christianisme, tel le jansénisme, ont il est vrai, véhiculé des idées fausses qui se sont installées dans les mentalités et y ont parfois fait des ravages. Il faut donc redire clairement que la sexualité est bonne et chasser de notre esprit cette idée que la chasteté est une manière de rabaisser la sexualité.
C’est, en fait, la pureté dans le domaine de la sexualité, qui ne peut être vécue indépendamment de tout ce qui fait l’homme. Elle concerne tout notre être, elle n’est pas que la génitalité. Elle concerne donc toutes les zones de notre personne.

On peut réfléchir à toutes les questions concrètes de la vie à partir du schéma des zones de l’être. Mais puisque nous réfléchissons ensemble à la chasteté, on va l’appliquer à la sexualité.

Les jeunes et même beaucoup d’adultes, posent tout le temps ces quelques questions :
- Comment savoir si on aime vraiment ?
- Que faire si on " est avec quelqu’un " et puis qu’on rencontre quelqu’un d’autre qui paraît mieux ?
- Pourquoi ne pas avoir de relations sexuelles quand on n’est pas marié ?
etc.

Première chose :

Il est important de comprendre ce qui se passe en soi. Se regarder en vérité.
Comprendre, par exemple, qu’il y a une différence entre aimer et être amoureux. (cf. article sur les zones de l’être.)

C’est la même chose pour la chasteté : c’est choisir et décider de l’évolution de mes pulsions ou énergies sexuelles, par ma liberté.

Donc, premier point important quand on parle de chasteté, c’est reconnaître que nous sommes peut-être remplis de désirs contradictoires.

Ex : une personne célibataire, convaincue du sens profond de la continence et bien décidée à attendre le " grand amour " pour avoir des rapports sexuels, peut très bien ressentir des besoins sexuels très forts. Ces besoins sont moralement neutres dans la mesure où ils font partie de notre condition humaine. Plutôt que de les refouler, elle peut les reconnaître pour s’en émerveiller, d’abord, et puis décider librement ce qu’elle en fait, sans en être esclave.

C’est vrai aussi pour toutes les personnes, consacrées ou non, qui choisissent de vivre leur sexualité en fonction de leur idéal profond.

Revenons-en maintenant à la chasteté proprement dite. Nous sommes des êtres sexués, ce qui veut dire que toutes les zones de notre être dont nous venons de parler, sont influencées par le fait que nous soyons homme ou femme. Quand nous entrons en contact avec quelqu’un, nous le faisons en tant qu’homme ou en tant que femme.
La chasteté, c’est vivre ces relations dans la pureté, de notre corps, de nos sentiments, de notre intelligence, de notre âme.

Donc la chasteté intéresse chacun ici, quel que soit son état de vie, quel que soit son âge, quelle que soit son histoire. Elle n’exclut pas la pratique sexuelle ; elle détermine la façon juste de vivre la sexualité, c’est donc avant tout une attitude du cœur.

Elle humanise notre sexualité : non, nous ne sommes pas des animaux incapables de maîtriser nos instincts et nos pulsions. Nous sommes enfants de Dieu et appelés, par Lui, à vivre la sexualité dans l’amour et le don.

La chasteté n’est donc pas l’obéissance à une loi. Le chrétien, d’ailleurs, est affranchi de la loi (St Paul, Rom 7) Si on oublie que c’est l’amour qui doit diriger nos comportements (et l’amour, nous le savons, est une grâce que nous recevons du Seigneur), on va vivre sa chasteté par devoir, avec le risque de se retrouver dans une impasse car la loi ne nous arrache pas à nos désirs humains.
Et parfois, le désir est tellement fort qu’on a du mal à y résister, sans l’aide du Seigneur. C’est ce que l’on peut voir autour de nous, aujourd’hui : des couples, idéalistes, vraiment désireux de construire une famille stable et solide, et qui, malgré tout, se séparent entre 40 et 50 ans. C’est la CMV ou crise du milieu de la vie, la fatigue, la soif du changement, plus forts que cet idéal de stabilité.

Le chrétien, lui, est lié au Christ et de ce fait, l’orientation de ses désirs est transformée. Bien sûr, nous ne sommes pas désincarnés et il se peut que nous ayons de rudes combats dans le domaine de la sexualité. Mais nous savons qu’il faut alors se tourner vers Jésus et lui demander son aide.
Soyons conscients aussi que la chasteté s’acquiert progressivement, car c’est un cheminement, une grâce. C’est l’apprentissage de l’amour des autres, corps et âmes. C’est une adhésion et un retour au projet même de Dieu quand Il créa l’homme et la femme à son image.

Précisons un peu

Le catéchisme de l’église catholique nous dit au n° 2337 : " La vertu de chasteté comporte l’intégrité de la personne et l’intégralité du don de soi-même. "
Nous voyons donc que la chasteté comporte deux axes : 1. L’intégrité de la personne, c’est à dire la pureté de la personne qui se donne ; 2. L’intégralité du don de soi, i.e. la totalité du don.

1. L’intégrité de la personne

Il y a dans notre personne, déposées par le Seigneur, des forces de vie et d’amour, qui sont belles et bonnes en soi. Etre chaste, c’est maintenir la pureté de ces forces, avec notre liberté (notre " Je ") et avec la grâce de Dieu, en apprenant la maîtrise de soi dans toutes les dimensions de notre être. On va essayer d’être plus concrets avec quelques exemples.

La dimension du corps :
Nous apprenons à mettre notre corps au service de l’amour, i.e. garder nos forces vives intactes :
- au niveau du regard (est-ce respectueux que de déshabiller l’autre du regard ou de le regarder en essayant de deviner ses mensurations ou en lui mettant une cote de 1 à 10 ?)
Eduquons notre regard pour qu’il devienne un regard d’émerveillement (mais oui ! il n’est pas interdit d’admirer la beauté !) plutôt que de convoitise ;
- au niveau de l’imagination : influencés par les affiches publicitaires, les films et l’atmosphère ambiante, on peut parfois être tenté de " se raconter des histoires ", ce que les psychologues appellent parfois " avoir des fantasmes " ; les entretenir n’est pas chaste !
- au niveau du geste : certains gestes ne sont pas des gestes de tendresse mais des gestes possessifs, où l’autre devient un objet de plaisir plus qu’une personne à aimer vraiment !

Nous apprenons à éduquer l’expression physique de notre sexualité. Dans un couple marié, rechercher l’union physique uniquement et d’abord pour le plaisir n’est pas chaste. Le plaisir est certes voulu par Dieu, et est quelque chose de bon, mais c’est l’usage que nous en faisons qui va être pur ou non. S’il est orienté vers soi, comme une fin en soi, il devient égoïste, volonté de jouissance, où l’autre n’est pas reçu comme une personne à qui je me donne, mais comme un objet que j’utilise pour mon propre plaisir.

Ex : lors d’une discussion avec un couple, une femme expliquait qu’elle était complètement bloquée au niveau de sa sexualité lorsqu’elle regardait avec son mari des films porno. Elle pensait que le contraire aurait dû se passer, que ce genre de film aurait dû la " décoincer ". A son grand étonnement, c’est le contraire qui se passait ! Ce qu’elle ne réalisait pas, c’est que ces images nient la personne pour en faire un objet de plaisir et cela, elle le refusait absolument au fond d’elle-même. Elle a donc compris que sa sexualité irait beaucoup mieux quand elle et son mari cesseraient de regarder ce genre de film, et qu’elle se sentirait aimée pour elle-même.

La dimension affective

L’ aussi, il y a des attitudes à purifier : il peut y avoir une attitude captatrice, une façon de s’imposer, d’exiger une attention de tous les instants. Nous apprenons à créer des liens avec les autres sans pour autant vouloir les capter et être le principal centre d’intérêt.

Concrètement, notre simple façon de nous habiller peut révéler une attitude qui cherche à attirer l’attention, à séduire, à attirer le regard ;

A une époque où beaucoup ont souffert de carences affectives, il peut y avoir un besoin pathologique d’être aimé. C’est le cas de tous ces jeunes que l’on voit, incapables de s’engager dans une histoire d’amour unique, parce qu’ils ont constamment besoin d’être rassurés sur leur " valeur " et cherchent en permanence à séduire pour se prouver qu’ils existent.

La dimension intellectuelle

Dans des discussions, on peut parfois sentir " la domination du mâle ", vous savez, ces hommes qui s’imaginent qu’une femme n’est pas capable de réfléchir plus loin que le bout de son nez ! C’est même vrai au niveau professionnel où certains n’acceptent pas que les femmes travaillent aussi bien que les hommes. C’est tout le problème de la mentalité sexiste.

A l’inverse, ce n’est pas juste de vouloir que les femmes soient comme les hommes et vice versa : ils sont égaux, mais différents. Ce n’est pas forcément bon de vouloir que tous fassent la même chose. C’est un très grand débat et il est important de se rendre compte que derrière ce qu’on a appelé la libération de la femme, il y a toute une vision de l’homme et de la femme qui n’est pas toujours conforme à la réalité de ce que nous sommes. Mais attention ! Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : c’est sans contestation possible un progrès que la femme puisse choisir elle-même ce qu’elle veut faire de sa vie, professionnelle entre autre. Mais il est nécessaire de se rappeler que l’important est de répondre à sa vocation propre, qui n’est pas forcément la même que celle de mon voisin !

La dimension spirituelle

Et oui ! on peut manquer de chasteté au niveau spirituel. Le pharisien qui s’adresse à Dieu pour lui dire " Merci Seigneur de ce que je ne suis pas comme le publicain derrière moi " (Luc, 18,9) n’est pas chaste. C’est comme nous, si nous sommes tentés de nous juger " meilleurs " que tous ces gens aux mœurs déboussolées !

Evidemment, nous pouvons toujours juger et évaluer un acte, et au besoin le condamner, mais jamais juger la personne qui pose cet acte.

Ex : je peux condamner très fermement l’usage de la drogue. L’acte de se droguer est objectivement mauvais et ce n’est pas être pharisien que de le dire. Mais je ne peux pas juger la personne qui se drogue : qui sait quel chemin de souffrance l’a peut-être conduit à le faire ?
Etre pharisien, ce n’est donc pas juger des actes mais juger et condamner les personnes.
Donc, dans le domaine de la sexualité, nous pouvons dire : tel comportement est mauvais, mais toujours, toujours, avec beaucoup de respect et d’amour pour les personnes.


Dans toutes les situations décrites, la personne ne maîtrise pas ses forces vives, ses forces d’amour. Elle les détourne, elle les oriente vers elle-même, alors que tout notre être doit être orienté vers le don total de soi-même à Dieu et aux autres.

C’est une œuvre de longue haleine, vous l’aurez vite compris. On peut commencer très tôt, dés l’enfance (avec l’aide des parents) et ce n’est jamais terminé ! Il y a même des périodes de la vie où l’effort sera plus intense, à l’adolescence notamment, quand se forme la personnalité.

Pourquoi est-ce une œuvre de longue haleine ?
A cause de nos limites humaines et de notre péché. - nos limites : tout le monde a dans sa vie des points de fragilité où il fait l’expérience d’une réelle pauvreté. C’est souvent un lieu de combat. Le Seigneur vient guérir ces blessures et nous aide à dépasser ces limites.

Ex : nous connaissons une jeune femme qui a perdu son père très jeune et qui en a beaucoup souffert. Depuis l’adolescence, elle cherche " un père " en tombant amoureuse d’hommes beaucoup plus âgés qu’elle et, de ce fait, souvent mariés ! Pour pouvoir avoir une vie amoureuse selon le plan de Dieu, il faut d’abord qu’elle guérisse de cette carence affective paternelle.

- Il y a aussi le péché : c’est notre égoïsme, notre volonté de puissance, de jouissance, de fuite du réel dans l’imaginaire, le refus délibéré de se donner, le refus d’être disponible, etc. Ces péchés peuvent très bien avoir provoqué de graves blessures au niveau de notre sexualité et être sources de difficultés.

Ex : nous connaissons un jeune qui a multiplié les conquêtes féminines au moment de l’adolescence. Ces parents ne disaient rien et laissaient faire. Maintenant, à l’âge adulte, il est incapable de se stabiliser car il n’a plus confiance : il a vécu trop de ruptures pour croire encore que l’amour soit possible.

Nous avons beaucoup de mal à reconnaître que nous sommes pécheurs dans le domaine de la sexualité : c’est un peu un domaine " strictement privé " où même le Seigneur n’est pas invité. (Et même, on peut avoir peur de lui parler " de ces choses-là " !) Même si notre société est libérée sur le plan sexuel, c’est encore un sujet extrêmement délicat à aborder pour la majorité des gens. Et c’est du reste tout à fait normal car nous touchons à l’intime de nous-mêmes, à ce qu’il y a de plus profond en nous. C’est justement pour ça qu’il faut en parler au Seigneur ! Tout, dans ma vie, l’intéresse, et donc ma sexualité aussi ! Il veut nous donner son amour pour que dans ce domaine-là aussi, nous agissions pas amour ! En plus, ce n’est pas un péché plus grave qu’un autre !

Dans notre combat pour garder un cœur pur, nous avons des armes. En voici 4.

La connaissance lucide de soi.

Il est nécessaire que nous portions un regard vrai sur nous-mêmes, de nous connaître en vérité. Il y a comme un état des lieux à faire, pour découvrir avec lucidité nos désirs, nos attirances, nos pulsions, nos points faibles et nos points forts, nos tentations, nos peurs, nos blessures. N’oublions pas que beaucoup de choses n’ont pas de valeur morale en soi : nos pulsions physiques, nos élans affectifs etc.…  Par contre, nous sommes responsables de ce que nous en faisons ! Si nous nous laissons diriger par nos pulsions sexuelles, par ex, cela peut nous dérégler et nous amener à pécher.

Ex : si un homme a des difficultés à résister aux avances des jeunes et jolies femmes, il doit, dans un premier temps, le reconnaître, et puis décider de ne pas se mettre en situation périlleuse (comme éviter d’inviter une jeune collègue à boire un verre au coin du feu dans une maison isolée au bout du monde)

Ce " tour du propriétaire ", on peut le faire seul ou se faire aider. Cela nous conduit à l’acceptation de nous-mêmes dans l’humilité. Nous allons nous accepter et nous aimer tels que nous sommes en nous rappelant que dans notre cœur, comme dans le cœur de chaque homme, Dieu a mis un appel à la sainteté. Et donc, cet inventaire ne doit pas nous décourager, nous humilier ou nous dégoûter mais va être le point de départ d’un chemin de conversion.

La garde du cœur

C’est une attitude intérieure de vigilance qui va nous permettre de garder notre cœur dans un état de pureté. Elle va s’exercer aussi bien à l’égard de nos pensées, de nos regards que de nos actes.
Ce sont des actes libres et simples, que nous allons poser délibérément et qui vont construire notre chasteté.

Ex : Si, dans une librairie, nous sommes troublés par les revues du rayon porno, et bien, détournons les yeux, évitons de les regarder et surtout de les acheter !
- si nous sommes troublés par la compagnie d’un ami, et bien, évitons de l’inviter à dîner tous les 15 jours ;
- si nous ressentons le besoin de plaire et de séduire, évitons de nous habiller de façon provocante ;
- Quand nous partons à l’étranger en voyage d’affaires, évitons d’accompagner les collègues qui vont passer la soirée dans des bars " louches ".
- Evitons les livres, les films, les émissions à caractère érotique, car cela stimule nos énergies sexuelles et nos pulsions, en les rendant plus difficiles à canaliser.

Vous savez, le meilleur moyen de résister à la tentation, c’est de la fuir avant qu’elle ne se présente.(C’est Ste Thérèse qui le dit, donc !)

En même temps, restons relax : la vigilance ne veut pas dire la peur. Nous vivons dans un monde qui n’est absolument pas chaste. Puisque nous sommes plongés dedans, reconnaissons simplement nos points faibles pour ne pas nous donner des occasions de chute inutilement. Pas besoin, pour ça, de se promener avec des lunettes noires en ville !

Soyons conscients aussi que nous sommes gardiens de la chasteté des uns et des autres.
De toute façon, on sent très vite quand la sonnette d’alarme commence à sonner dans notre tête ! C’est à se moment-là qu’il faut réagir. Pas après, quand il sera peut-être trop tard. Et gardons à l’esprit que cette garde du cœur n’est pas une contrainte mais un appel à un plus grand amour, un amour plus pur, un plus grand don de soi.

3. La prière, l’adoration et la réconciliation

Peut-être que vous vous dites qu’il y a beaucoup de travail en perspective !
Pas de panique ! Dans la barque où vous ramez, peut-être péniblement, il y a le Seigneur, qui vous propose un moteur très efficace pour avancer plus vite et plus facilement. Ce moteur, c’est la prière. C’est elle qui va purifier notre cœur ;

C’est dans la prière que nous demandons et recevons de l’aide ;

C’est là que nous faisons l’expérience de la grâce ; rien de tel pour se débarrasser d’une tentation, d’une image ;

C’est dans la prière que le Seigneur va nous montrer " où ça coince ". Et on sait, par expérience, que le Seigneur montre toujours les choses avec douceur et délicatesse, quand Il sait que nous sommes prêts à l’entendre !
La pureté ne relève pas que de nos propres forces, elle demande notre liberté certes, mais elle a besoin de la grâce. La réconciliation

Vous le savez, dans le sacrement de réconciliation, le Seigneur nous guérit, nous pardonne nos péchés, même ceux contre la chasteté. Parfois, on peut avoir peur d’en parler à un prêtre : que va-t-il en penser ? Si cette peur du prêtre nous empêche d’aller jusqu’au bout de notre confession, n’hésitons pas à aller en voir un autre, éventuellement un qui ne nous connaît pas du tout. Mais ne restons pas avec ces difficultés sans en parler. Et puis, ayons la Foi : le Seigneur nous donne des prêtres selon son cœur, qui vont nous aider et pas nous juger !

La connaissance de l’enseignement de l’Eglise C’est important de dépasser les " interdits " pour découvrir toute la beauté qu’il y a derrière.

Non, l’Eglise n’est pas contre la sexualité, non, l’Eglise n’a pas peur des corps, du plaisir.
Elle reconnaît et affirme que la sexualité est belle et bonne parce que voulue par Dieu, dans un véritable échange d’amour.

Nous avons le devoir de nous former, de nous renseigner sur ce que dit l’Eglise. D’abord pour en vivre et pour pouvoir témoigner auprès de nos frères qui meurent de vivre une sexualité sans amour.
Nous venons de voir l’intégrité de la personne, nous allons voir maintenant l’intégralité du don.
2. L’intégralité du don de soi.

Quel que soit notre état de vie, nous sommes appelés à nous donner totalement à Dieu et aux autres. En imitant le Christ. Le Christ se donne au Père (dimension verticale) et à l’humanité (dimension horizontale)
Ce qui est une manière de redire le 1° et le 2° commandement :
" Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ton esprit " et " Tu aimeras ton prochain comme toi-même. "

Le Christ se donne donc entièrement, corps, affectivité, intelligence, âme.
Dans le catéchisme, n°2346, il est dit que " la charité est la forme de toutes les vertus. Sous son influence, la chasteté apparaît comme une école de don de la personne. La maîtrise de soi est ordonnée au don de soi. La chasteté conduit celui qui la pratique à devenir auprès du prochain un témoin de la fidélité et de la tendresse de Dieu. "
Donc, la chasteté n’est pas un but en soi, ou une ascèse tournée vers nous-mêmes ;
elle n’est réelle que dans le don de nous-mêmes aux autres, au travers de notre personne sexuée.

Nous tenterons de la vivre, suivant notre vocation propre.

Pour le couple, ce sera être à l’écoute de son conjoint, de ses enfants, dans ce qu’ils sont, physiquement, spirituellement, intellectuellement, spirituellement.
Pour les époux, il y a une spécificité qui est l’union charnelle. St Paul est clair , la chasteté ne veut pas dire continence pour le couple : " La femme ne dispose pas de son corps, mais le mari. Pareillement, le mari ne dispose pas de son corps, mais la femme. Ne vous refusez pas l’un à l’autre, si ce n’est de commun accord, pour un temps, afin de vaquer à la prière. " (1Cor 7,45)

Les époux sont donc appelés à se donner totalement et pour toujours. La chasteté implique la fidélité.
Ils sont invités à passer du " j’ai droit " (j’ai le droit de faire l’amour avec mon épouse) au " je me donne " , je t’accueille, je te reçois. L’amour est un échange de deux dons. Je me donne et je reçois.

En cas de difficultés, on ne les résoudra pas en se plongeant dans des livres " spécialisés ", mais plutôt par un dialogue dans la vérité et l’ouverture du cœur. Parler ensemble, essayer de dire ce qui va, ce qui ne va pas ; prier et demander au Seigneur son aide pour les dialogues difficiles ; Si certains ont l’impression d’être dans une impasse, ils peuvent se faire aider par des personnes compétentes et chrétiennes. Ce n’est pas une démarche facile, mais ça peut aider, ça déblaie le terrain.

C’est important de ne pas se décourager quand ça va de travers, sinon on stresse, on sait de moins en moins comment s’en sortir. Il faut plutôt repartir au point de départ : reprendre le chemin de la tendresse, de la délicatesse, du partage, de l’attention à l’autre. Ce chemin conduit naturellement et paisiblement à la communion des cœurs. Alors, seulement, la voie est ouverte à la communion des corps.

Pour les fiancés, ils sont des célibataires appelés au mariage. Pour eux, la chasteté passe par la continence car ils ont d’abord à s’engager l’un envers l’autre, et pour toujours. Les fiançailles sont un temps de discernement pour vérifier que cet engagement est possible et réaliste. C’est un temps de projet mais pas encore de promesse définitive de mariage. Même fiancés, on doit pouvoir encore se dire non et changer d’avis si on constate que c’est nécessaire. Vivre les relations sexuelles pendant les fiançailles, c’est au fond se tromper soi-même : " je te dis que je me donne alors qu’en fait, au fond de moi, ma décision n’est pas encore définitive. " Le danger, aussi, c’est que la sexualité va prendre beaucoup de place au niveau affectif et physique. Et diminuer sérieusement la capacité de discernement propre à ce temps. C’est tellement fort de se retrouver dans les bras de son amoureux, surtout si le plaisir est partagé, qu’on en oublie tout le reste. On se marie, et on se réveille un matin en se disant qu’on s’est trompé de conjoint !

Donc, pour les fiancés, la chasteté n’est pas un interdit mais une décision, un choix, un acte libre que je prends, que nous prenons, pour vivre dans la vérité l’étape où nous sommes. C’est une école de l’écoute de l’autre.

C’est vrai que la pratique la plus courante masque cette réalité et que la chasteté des fiançailles est rarement vécue parce que mal comprise. Ceux qui en font l’expérience en découvrent la valeur, et à chaque session pour fiancés que nous animons, il y a des fiancés qui rechoisissent la continence, même s’ils vivent déjà ensemble !

Pour les célibataires, consacrés ou non : Les célibataires sont appelés à se donner totalement à Dieu et aux autres. Le consacré fait le sacrifice de se génitalité pour se consacrer au royaume de Dieu, comme Jésus l’a fait. Il ne renonce pas à sa sexualité, il reste pleinement homme ou femme. Sa continence lui permet l’intégralité du don de lui-même au Christ et aux autres. Le célibataire non consacré fait lui aussi le sacrifice de sa génitalité. Il le fait dans l’instant présent. Il peut avoir choisi le célibat définitif, mais c’est plus souvent un temps d’attente, (du mariage ou de la consécration). Cette continence se fait par respect de lui-même et de celui qu’il sera peut-être appelé à aimer un jour.

Il est néanmoins appeler à aimer, maintenant, pleinement. Même si ce n’est pas par l’exercice des relations sexuelles. Les veufs et les divorcés sont contraints à une continence qu’ils n’ont ni choisie, ni voulue.

Les veufs peuvent se remarier, ce n’est pas un signe d’infidélité au premier conjoint. Le Seigneur demande le respect des liens du mariage aux divorcés, en attendant l’heure où ils seront de nouveau réunis, ou en s’adaptant à leur nouvel état de vie. C’est parfois héroïque d’autant plus que le monde ne comprend pas et même se moque de cette fidélité. Seul le Seigneur peut les aider à vivre cette situation dans la sérénité. Et nous, les frères et sœurs de personnes seules, nous pouvons les aider par notre amour et notre compréhension.


Pour conclure, on résumera en disant que la chasteté, c’est aimer de façon pure, juste et vraie, quel que soit notre état de vie. Et il n’est jamais trop tard pour décider d’être chaste. Ce n’est facile pour personne mais le Seigneur est avec nous sur cette route, et nous savons qu’Il est venu pour nous sauver, pas pour nous juger. Alors confions-Lui nos difficultés, allons voir un prêtre et décidons, maintenant, de nous mettre, corps, cœur, intelligence et âme, sous son regard !

 

Découvrez nos autres sites

Celibat.org

Quel projet d’amour pour moi ?

Fiancailles.org

S'émerveiller de soi, de l'autre pour avancer ensemble !

Mariage.org

Un projet de vie qui se construit à deux pour la vie !

Vivre.org

Servir la vie passionnément !

Sexualite.org

Un corps pour s’aimer et aimer !

Vocatio.org

L’audace d’une réponse !